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L'Elysée rejette cette proposition.
SPUTNIK / REUTERS
Lors d'une rencontre avec son homologue turc le 13 octobre, le président russe a suggéré la création d'un "hub gazier" en Turquie, faisant valoir que cela permettrait aux Européens de recevoir du gaz à des prix moins "exorbitants", rapporte TF1. Le gouvernement s'est aussitôt opposé à cette idée, mettant en avant sa volonté de se passer du gaz russe.
Pour pallier la crise énergétique en Europe, qui laisse craindre des pénuries d'énergie cet hiver et l'impossibilité pour de nombreux ménages de pouvoir procéder au règlement de leur facteur énergétique en raison de l'envolée des prix dans ce secteur, Vladimir Poutine a proposé de créer un "hub gazier" en Turquie à l'occasion d'une rencontre avec Recep Tayyip Erdogan, en marge d'un forum régional au Kazakhstan jeudi 13 octobre. Le président russe a estimé que cela leur donnerait aux Européens l'opportunité de bénéficier de gaz à des prix moins « exorbitants ».
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Une idée qui n'a aucun sens, pour Paris
Le gouvernement français s'est immédiatement opposé à cette idée : « Il n'y a pour nous aucun sens à créer de nouvelles infrastructures qui permettraient d'importer davantage de gaz russe », justifie-t-il. Et d'ajouter : « Il y a quelques mois encore, presque 40% du gaz livré à l'Union européenne venait de Russie. Aujourd'hui, cette part du gaz russe est de 7,5% seulement et elle a encore vocation à diminuer. »
Depuis le début de la guerre, l'Union européenne œuvre, malgré les conséquences pour les populations, à diminuer rapidement et drastiquement sa dépendance au gaz russe. La présidence française a estimé : « Il se peut que la Russie et la Turquie décident ensemble d'exporter davantage de gaz, mais ça ne peut pas être vers l'Union européenne qui a des engagements de souveraineté, de réduction de ses dépendances et par ailleurs de transition climatique qui sont incompatibles avec ce genre de raisonnement ».
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L'UE diminue sa dépendance face à la Russie et augmente sa dépendance vis-à-vis des États-Unis
Pour faire face à la diminution au gaz russe, l'Union européenne a décidé d'augmenter ses importations de gaz de schiste en provenance des États-Unis, pays sur lequel plane de nombreux soupçons quant à sa responsabilité dans le sabotage des gazoducs Nord Stream. Pour le secrétaire d'État américain Anthony Blinken, l'équivalent en France du ministre des Affaires étrangère, le sabotage contre les gazoducs Nord Stream 1 et 2 constitue une « opportunité formidable » pour « éliminer une fois pour toutes la dépendance à l'énergie russe », avait-il déclaré suite au sabotage des conduits d'énergie.
Oui, une belle opportunité pour le gaz de schiste 🇺🇸